Je suis Maroquinière mais également Relieuse d’art, passionnée par un métier riche en histoire et en traditions. Le terme « relieur » vient du mot latin « ligator », signifiant « lier ». Ce savoir-faire remonte à l’Antiquité avec les premiers codex, un ensemble de feuilles cousues et reliées.
À l’époque, les codex consistaient en des tablettes de cire maintenues par un lien de cuir, un système qui a remplacé les volumen (rouleaux de papyrus). Par la suite, les tablettes de cire ont été remplacées par du parchemin, et les feuillets cousus sur des nerfs de bœufs.
Ce qui est fascinant, c’est que les techniques de reliure ont peu évolué au fil des siècles. Les nerfs de bœufs sont aujourd’hui remplacés par de la ficelle de chanvre, mais on utilise toujours les mêmes termes et les mêmes outils : cousoir, plioir, poinçon…
Savoir que les techniques que j’emploie aujourd’hui sont celles du Moyen-Âge, l’âge d’or de la reliure, est extrêmement satisfaisant. Cet artisanat a su traverser les siècles, évoluant dans ses matériaux tout en conservant son essence.